Cet été là, ces étés là, j'ai parcouru l'Orient, le jour et la nuit, comme on se fait oublier du monde, le long de rêves inconnus, me consumant doucement, parmi ces corps et ces villes étendus, parmi ces lumières et ces paysages endormis, à la chaleur de ces étés lointains, brûlants sous mes pas acharnés, d'un feu ineffable qui silencieusement continue de brûler, les quelques souvenirs rêvés de ces étés asiatiques, de ces vies intensément raccourcies, dont il reste les fragments colorés.

"Cette série n'est pas née d'un projet ou d'un concept en particulier, mais juste d'une envie forte. D'une envie d'aller à l'est, l'été, quand il fait chaud, d'errer, le long de lumières inconnues, d'enregistrer ces moments, souvent solitaires, où la découverte de nouveaux parfums, de nouveaux sons, de nouvelles formes, vous changent, irrémédiablement. Je me suis contenté de photographier par nécessité, par peur de l'oubli, par envie de garder une trace infinie de ces changements, de ces voyages dont on ne revient jamais indemne. De ces pérégrinations asiatiques, sur cinq années, à travers une douzaine de pays, il reste maintenant ces traces colorées, ce système graphique, ces aplats, où le béton se mêle à la chair, aux végétaux, où les lumières nocturnes se fondent avec les corps étrangers, comme avec ceux plus familiers, où la notion de frontière a disparu, laissant place à un nouveau continent, celui des images, un espace où l’expérience du réel oscille, à la surface des tirages, dans une réalité autonome, entre fantasme et mémoire, entre forme et couleur."

Texte de présentation pour le vernissage de l'exposition L’est de l’été à la galerie Poltred, le 6 juin 2018

L’est de l’été

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